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Bienvenue à la 2ᵉ promotion du DU NeuroEducation

La 2ème promotion du DU NeuroEducation fait sa rentrée ce mercredi 1er octobre 2025. A cette occasion, découvrez les témoignages croisés de Laure Zago et Pierre Zinninger.

Publiée le

Le Collège Sciences et Technologies de l'université de Bordeaux et la Maison pour la Science en Aquitaine ont le plaisir d’accueillir cette semaine la seconde promotion du Diplôme Universitaire (DU) NeuroÉducation.

Ce programme innovant, à l’interface entre neurosciences, psychologie cognitive et pédagogie, s’adresse aux enseignants et aux professionnels de l’éducation désireux :

  • de mieux comprendre le fonctionnement cérébral et les mécanismes de l’apprentissage pour enrichir leurs pratiques pédagogiques,
  • et d’affiner leur compréhension des élèves à besoins spécifiques, afin de mieux les accompagner dans leurs parcours scolaires.

Regards croisés : science et terrain éducatif

À cette occasion, nous vous proposons de découvrir le témoignage croisé de :

  • Dr Laure ZAGO, Chargée de recherche CNRS, Groupe d’Imagerie Neurofonctionnelle – Institut des Maladies Neurodégénératives (UMR 5293, CNRS – Université de Bordeaux)
  • Pierre ZINNINGER, enseignant en Sciences de la Vie et de la Terre au Collège Irandatz (Hendaye, 64), actuellement en 2ᵉ année du DU en NeuroÉducation

Laure ZAGO.jpg   Témoignage du Dr Laure ZAGO

       Chargée de recherche CNRS, Groupe d’Imagerie Neurofonctionnelle
       Institut des Maladies Neurodégénératives - UMR 5293 CNRS Université
       de Bordeaux

 

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre le DU NeuroÉducation comme conférencière, avec un public composé en grande partie d’enseignants ?

Ce qui m’a motivée à rejoindre le DU NeuroÉducation, c’est la conviction que la rencontre entre les sciences du cerveau et le monde éducatif est non seulement nécessaire, mais profondément féconde. En tant que chercheuse en neurosciences cognitives, je suis régulièrement frappée par le décalage entre la richesse des connaissances issues de la recherche et la difficulté à les traduire en pratiques pédagogiques concrètes.
Participer à ce DU me donne l’opportunité d’échanger avec des enseignants, de comprendre leurs réalités de terrain, et de réfléchir ensemble à des ponts possibles entre science et pédagogie.

Concrètement, qu’est-ce que la NeuroÉducation peut apporter à celles et ceux qui enseignent au quotidien ?

La NeuroÉducation s’appuie sur les neurosciences, la psychologie cognitive et les sciences de l’apprentissage pour enrichir l’enseignement. Elle ne remplace pas l’expertise des enseignants, mais l’éclaire en expliquant comment fonctionne le cerveau en situation d’apprentissage.
Deux notions clés sont particulièrement utiles : la plasticité cérébrale, qui montre que le cerveau évolue toute la vie, et la maturation cérébrale, qui rappelle que certaines fonctions comme l’inhibition ou la planification se développent tardivement. Ces connaissances aident à adapter les pratiques pédagogiques et à mieux comprendre les difficultés des élèves.

Si vous deviez partager une découverte ou une piste de recherche qui vous enthousiasme particulièrement aujourd’hui, laquelle choisiriez-vous ?

Un domaine de recherche passionnant concerne l’impact du stress sur les fonctions cognitives chez les adolescents et jeunes adultes. On sait que le stress chronique nuit à l’attention, à la mémoire de travail et à la flexibilité mentale. Mais des interventions simples comme la respiration, la pleine conscience ou des mouvements corporels peuvent réduire le stress tout en renforçant l’engagement mental et émotionnel.
Ces avancées ouvrent la voie à une pédagogie centrée sur le corps, l’attention et la régulation émotionnelle — une approche à la fois concrète, scientifique et profondément humaine.

Pierre Zinniger.jpg   Témoignage de Pierre ZINNIGER

      Enseignant en Sciences de la Vie et de la Terre
      Collège Irandatz à Hendaye (64)

 

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous inscrire au DU NeuroÉducation ?

Le programme de ce DU rassemble des thématiques qui me passionnent, mais qui n’avaient jamais été abordées dans ma formation initiale. Or, le travail en autodidacte a ses limites.
Comment, en effet, réfléchir sérieusement à la réussite des élèves, au bien-être à l’école ou à l’inclusion sans approfondir les neurosciences et la psychologie cognitive, si justement mises en lumière par le titre du DU NeuroÉducation ?
La richesse de l’encadrement, assuré par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs, a définitivement confirmé mon envie de me lancer dans cette aventure.

Quels changements avez-vous déjà observés dans votre façon d’enseigner ou de former depuis le début de la formation ?

La formation, enrichie par les lectures conseillées, m’a déjà permis de conforter ou de transformer certaines pratiques pédagogiques, notamment autour des neuromythes, de l’attention et de la motivation.
Ces apports ont bénéficié directement aux élèves, mais aussi indirectement grâce au partage avec mes collègues. L’an dernier, par exemple, nous avons mis en place une « cogniclasse » en sixième avec l’équipe pédagogique, ce qui a ouvert un véritable espace d’expérimentation collective.
Dans tous les cas, les élèves restent les premiers bénéficiaires de ces évolutions.

Si vous deviez donner envie à un collègue de rejoindre le DU, qu’est-ce que vous lui diriez ?

Avant tout, c’est une formidable aventure humaine. On y retrouve des stagiaires motivés, parfois passionnés, dans une ambiance à la fois sérieuse, détendue et solidaire.
L’encadrement, assuré par une équipe de haut niveau, reste toujours structurant, bienveillant et accueillant.
Les cours dispensés sont aussi approfondis qu’accessibles, ce qui permet de concilier exigence scientifique et clarté pédagogique. L’enrichissement se prolonge par des visites de laboratoires, moments forts où s’entremêlent découvertes conceptuelles, matérielles et humaines.
La mise en place d’un protocole de recherche pour le mémoire nous offre en outre l’occasion d’endosser le rôle d’apprentis chercheurs, en expérimentant concrètement les étapes de la démarche scientifique : scepticisme initial, rationalité, transparence des procédures…
Une formation riche, enthousiasmante, et une véritable chance de pouvoir la suivre à Bordeaux.

Une formation tournée vers l’avenir

Le DU NeuroÉducation illustre la volonté de l’université de Bordeaux de renforcer le dialogue entre la recherche et le terrain éducatif, en créant des passerelles concrètes entre connaissances scientifiques et pratiques pédagogiques.